HISTOIRE

L’épopée du château de Mielmont

Premières traces

Le premières traces de Mielmont remontent à 1125. A l’époque Marlemont, Mierlemont ou Mellemont désignent ce lieu. Merle ou marie désignait « terre servant à fumer et à féconder les labours ».

Situé sur un promontoire dominant la vallée de l’Orneau, le donjon, qui subsiste encore aujourd’hui, a été construit au 12e siècle. C’est le comte de Namur, Godefroid, qui édifia une construction défensive sur les rochers les plus élevés de la vallée. Le donjon était protégé par une double enceinte et avait une importance stratégique car il contrôlait la voie de Mons à Namur. Il était habitable et pouvait abriter toute une garnison en temps de guerre. Le contour géométrique, un quadrilatère avec 3 côtés rectilignes, et sa situation géographique (140m d’altitude en moyenne) assurait au donjon une défense efficace contre les tentatives d’invasion.

Successions & Visites prestigieuses

Mielmont appartint successivement aux familles de Merlemont (12ème s.), de Dave (milieu du 14ème s.), de Ste-Aldegonde (17ème s.), Roose de Leeuw (18ème s.), Coloma (18ème s.), de Beauffort (19ème et 20ème s.).

Au 16ème siècle le donjon a été transformé en maison de plaisance de style Renaissance. De 1564 à 1570, Hector de Dave entreprit la (re)construction de l’aile sud. Le pont-levis fut démoli et de grandes fenêtres furent percées dans le donjon (côte ferme). Les tours circulaires (nord et sud, côté vallée) et la tour ouest datent probablement de cette époque. Agnès de Dave qui épousa François-Lamoral de Sainte-Aldegonde agrandit encore le château au 17ème siècle avec la construction de l’aile est et de la tour d’entrée.

En 1690, Charles Roose acquit la seigneurie de Mielmont. Le 17ème siècle fut marqué par le siège de Namur (1692) durant lequel Louis XIV installa Mme de Maintenon au château. C’est à cette époque que la Ronde Fontaine située près du pont des Brebis (près du viaduc) prit le nom de Fontaine de Mme de Maintenon.

Sous le régime autrichien, Mielmont devint le quartier général des français lorsque les troupes de Louis XV, menées par le général de Saxe, envahirent la Belgique en 1742.

En 1752, Eugénie Roose épousa un gentilhomme d’origine espagnole, Charles Vital-Alexandre Coloma.

Lorsque la France envahit à nouveau la Belgique en 1792, les troupes françaises cantonnées à Mazy, Onoz et Temploux pillèrent le château qui fut abandonné jusqu’à sa restauration en 1870.

Famille Beauffort & Le « Refuge du Jaguar »

Marie-Elisabeth Roose de Baisy, dernière du nom, épousa le comte Amédée de Beauffort. Ses descendants furent tous bourgmestre d’Onoz et président du Conseil de Fabrique d’église. Ils se partagèrent le moulin, la ferme de Vaux, la ferme de Falnuée, le château de Spy et plusieurs fermes à Jemeppe sur Sambre.

Leur fils, le marquis Albert de Beauffort (ci-contre à droite) entreprit d’importants travaux entre 1870 et 1875 dans l’intention d’y établir sa résidence. La chapelle néo-gothique située à l’extrémité ouest de l’aile sud date de cette époque. L’aile nord fut entièrement reconstruite en 1923 par le comte Georges de Beauffort.

Durant la seconde guerre mondiale, le Château fut un lieu de résistance connu sous le nom de « Refuge Jaguar ».

Le Domaine de Mielmont aujourd’hui

Aujourd’hui, les habitants d’Onoz se souviennent de son fils, le comte Claude de Beauffort, qui les marqua par sa grande simplicité.

De l’édifice du 12ème siècle subsistent encore, la masse carrée du donjon, le contour polygonal de l’enceinte et le gros-œuvre des courtines (vestiges d’une latrine et base d’un arc muré).